Le management 1.0 serait, en résumé, celui des paternalistes qui prennent des décisions seul, en responsabilité, selon leur vision des situations.
Ce type de manager fonctionne de façon très directive. Il s’inscrit alors fortement dans le contrôle de l’activité des collaborateurs.
L’organisation est, de fait, très pyramidale.
Ce type de manager est souvent considéré comme LE guide suprême de l’organisation, ce qui peut être très rassurant mais aussi très déresponsabilisant ou démotivant pour les collaborateurs. Ce manager est parfois perçu comme un « dictateur ».
Ce style de management peut être considéré comme nécessaire dans les organisations ou un engagement sans faille est demandé aux collaborateurs. On peut penser qu’il est adapté dans l’armée, dans une brigade de restaurant ou dans les industries de haute précision ou à haut risques tel que la chimie, le nucléaire, ou l’aéronautique par exemple.
On peut illustrer ce style de management par le fameux « laisser les Chefs cheffer » de Jacques Chirac.
Le management 2.0 serait, selon certain, une évolution plus humaine du management 1.0, laissant la place à l’explication, au sens donné à l’action, à la délégation de tâches et à la confiance mais avec une dose de contrôle sur les activités de chacun.
Ce type de management laisse une place à l’erreur, tout en cadrant les missions de chacun. La bienveillance est de mise mais le manager garde les rênes de son équipe.
« La confiance n’exclut pas le contrôle » disait Lénine (ça va peut-être en refroidir certains).
C’est un mode de management qui responsabilise et protège mais qui peut brider les initiatives, empêche de libérer la créativité et freine la possibilité de chacun à exprimer son point de vue.
Le management 3.0 est celui qui serait espéré aujourd’hui par de nombreuses organisations. Il serait une sorte de graal à atteindre.
Le manager y serait plus un animateur qui donne du sens au travail de l’équipe et sa posture serait principalement basse. Peut on alors encore parler de manager?
A mon sens, le manager est un point d’ancrage pour les interlocuteurs extérieurs à l’équipe. A l’intérieur, sa seule fonction suscite des attentes de la part des collaborateurs. Il se doit d’adopter une position haute quand nécessaire et montrer un comportement assertif pour permettre la prévention ou la résolutions des problèmes et conflits interpersonnels.
Il reste le garant des règles de fonctionnement de l’équipe et du maintien du cap vers l’atteinte des objectifs. Par essence, il est la boussole de son équipe et à ce titre ne peut, à mon sens, se contenter d’être une sorte d’hybride entre animateur et arbitre.
En outre, les principes du management 3.0 semble invalider les managements 1.0 et 2.0, considérés comme dépassés.
Pire, cette notion semble culpabiliser aujourd’hui les managers en place dans leurs pratiques alors même qu’ils sont déjà fragilisés ou en délicatesse avec les chamboulements engendrés par la crise du covid.
Les managers ont perdu leurs repères. Certains sont prêts à abandonner toute responsabilité managériale (peut-être à juste titre).
De mon point de vue, le management 3.0 n’est pas une réponse au concept très à la mode de « résilience » et encore moins une solution pour aider les managers à mieux manager !
Le management dit 3.0 a des vertus dans certains types de situations pour justement favoriser la créativité, mais s’agit-il d’une approche managériale globale ?
Cela n’engagera que moi mais il me semble évident que les management 1.0, 2.0 et 3.0 ont des avantages et les cloisonner ou les opposer est parfaitement absurde.
La semaine prochaine, ne ratez pas l’épisode 5 de « Management 10.0 !» …
En attendant, prenez soin de vous.
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